Menu
Libération

Tout bien pesé, le bistouri l'emporte contre l'obésité

Article réservé aux abonnés
publié le 13 septembre 2006 à 23h16

Pour les très gros, le meilleur remède est le bistouri. «On doit proposer la chirurgie à l'obèse morbide (1), affirme, clair et net, le Pr Jean-Marc Chevallier. Mais les médecins ne sont pas convaincus, par ignorance.» Aussi lundi, aux entretiens de Bichat, ce spécialiste de la chirurgie de l'obésité à l'hôpital Georges-Pompidou (Paris) a-t-il cherché à informer ses collègues.

Il s'est appuyé sur deux études «de grande valeur épidémiologique et méthodologique». La première, suédoise, a examiné l'évolution des risques cardiovasculaires chez des patients obèses, répartis en deux groupes : l'un traité par la chirurgie, l'autre de façon traditionnelle. Le mot «chirurgie» regroupe trois techniques de restriction : l'agrafage d'une portion de l'estomac, la pose d'un anneau ajustable, ou la modification du circuit digestif, appelée «bypass gastrique».

Au bout de dix ans, les deux groupes de 641 opérés et 627 non-opérés présentent des profils fort différents. Dans le premier groupe, les patients à «bypass» ont perdu en moyenne un quart de leur poids initial, ceux agrafés 16,5 %, et les possesseurs d'anneau 13 %. Des résultats fort appréciables face aux non-opérés qui n'ont pas perdu un gramme. «La chirurgie est donc une option fiable avec une perte de poids satisfaisante et une amélioration importante de la qualité de vie», estime Jean-Marc Chevallier.

La seconde étude renforce ce constat. Là, des Canadiens ont analysé l'impact financier de la chirurgie. Au