Ophélie travaille dans une bibliothèque universitaire. Quand elle a été enceinte de son second enfant, son chef lui a dit : «Ah, c'est ça, vous allez demander un 80 % !» Elle a rigolé, et c'est exactement ce qu'elle a fait. Elle ne travaille plus le mercredi, pour s'occuper de Nora et Mattéo. Elle gagne 1 000 euros nets, pile le même montant qu'avant, grâce à un complément versé dans le cadre de la Prestation d'accueil du jeune enfant (Paje). Son compagnon, lui, aimerait bien faire la même chose. Mais son salaire d'ingénieur dans le privé serait trop entamé. Pour l'instant, il n'a pas modifié ses habitudes professionnelles.
Vingt fois moins. «La baisse du temps de travail reste l'affaire des femmes», notent Ariane Pailhé et Anne Solaz, auteures pour l'Institut national d'études démographiques (Ined), d'une enquête sur «Vie professionnelle et naissance»qui vient de paraître (1).
Les pères réduisent vingt fois moins leur activité que les mères. Les jeunes générations ne sont pas plus égalitaires que les anciennes. Et même, l'étude montre que les hommes plus âgés s'impliquent davantage (ou en tout cas sont plus enclins à réduire leur activité professionnelle, quand ils ont un bébé). Et vlan pour les «nouveaux pères».
Temps modifié. Les Françaises restent ces battantes, qui font des enfants tout en continuant à travailler, et qu'on érige souvent en exceptions et en modèles. Mais 40 % d'entre elles modifient leurs temps de travail, quand un enfant naît. Dont 54 % qui