Alain Braconnier est psychiatre et psychanalyste spécialiste de l'enfance et de l'adolescence. Aux Entretiens de Bichat, il présidait une table ronde consacrée aux «enfants difficiles». Depuis plusieurs années, le terme d'«hyperactivité» est de plus en plus souvent employé au sujet de ces enfants agités, ce qui pousse parfois à tort à considérer leur comportement remuant comme une pathologie. Alain Braconnier appelle à la prudence dans le diagnostic et fait le point sur les traitements.
Comment doivent réagir des parents si on leur dit que leur enfant est «hyperactif» ?
Les parents doivent être vigilants vis-à-vis d'un diagnostic trop rapide. Il y a aujourd'hui une sorte d'effet de mode autour de l'hyperactivité. Les pédopsychiatres voient se multiplier les consultations à la demande de l'institution scolaire. «La maîtresse a dit que notre enfant était hyperactif et qu'il fallait consulter», nous rapporte-t-on. Or il suffit de se projeter dans son enfance pour se souvenir qu'on a pu être particulièrement remuant, voire pénible pour notre entourage, sans pour autant être habité d'un trouble psychiatrique. L'agitation chez l'enfant est normale. Chez un petit nombre d'entre eux, environ 5 %, elle peut révéler un véritable trouble, qu'on appelle «trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité». Il convient d'observer attentivement plusieurs symptômes sur la durée (difficultés de concentration, oublis fréquents, effervescence...), avant de poser un tel diagnost