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Libération
Interview

«Chaque génération est un peu plus obèse».

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publié le 20 septembre 2006 à 23h21

Marie-Aline Charles, épidémiologiste, directrice de recherches à l'Inserm, a coordonné l'enquête Obepi 2006 sur l'obésité avec Arnaud Basdevant. Celle-ci, réalisée auprès de 23 747 adultes (de 15 ans et plus) et financée par la firme Roche, est la quatrième du genre, après celles de 1997, 2000 et 2003. Elle montre que l'obésité continue à progresser en France.

La fréquence de l'obésité reste-t-elle inversement proportionnelle aux revenus ?

Oui. Dans la population obèse, près de 19 % dispose de moins de 900 euros, 18 % entre 2 900 et 1 200 euros, et moins de 5 % ont 5 301 euros ou plus. Le risque est bien lié au niveau de revenus. Mais il faut rappeler que cette épidémie touche tout le monde et toutes les catégories. Seul élément encourageant : pour la première fois, la prévalence (1) a diminué parmi la population aux revenus les plus élevés.

Subsiste-t-il une inégalité régionale ?

Oui, les différences régionales ont été, là aussi, caractérisées dès la première étude de 1997. Avec des résultats concordants à chaque fois. Schématiquement, le Nord, l'Est de la France et le Bassin parisien ­ en excluant Paris intra-muros ­ sont les régions les plus touchées. Mais, là encore, depuis 1997 toutes les régions sont en progression.

Cette variété régionale ne recoupe-t-elle pas les inégalités de revenus ?

De fait, si l'on tient compte des différences d'âges et de revenus, la région qui émerge comme la plus atteinte est le Nord. Avec un excès significatif par rapport aux autres. Est-ce à dire