L'annonce d'un cancer ? «C'est ce qu'un médecin n'a pas envie de dire à un malade qui n'a pas envie d'entendre.» Cette formule d'une psycho-oncologue résume la difficulté de la situation. «Tout se joue au début. Ça va instaurer la confiance, sinon ça explosera plus tard car le malade est un peu otage de l'établissement qui le soigne», souligne le Dr Gérard Ganem, cancérologue libéral au Centre Jean-Bernard, au Mans. Depuis juin 2004, un «dispositif d'annonce» (lire ci-dessous) a été mis en place dans 58 centres pilotes. A la suite de cette expérimentation, le Dr Ganem a coordonné une enquête auprès de patients sur leur prise en charge initiale (1). Comment l'ont-ils vécue ? Quelles sont leurs attentes ? 1 556 malades ont été interrogés dans 82 établissements dont 18 centres pilotes. La note globale moyenne donnée par les patients pour ces premières consultations est de 8,2/10. Les deux tiers se disent très satisfaits. Reste les mécontents, entre 10 et 15 %. «Il faut parvenir à en cibler les raisons, objectives ou psychologiques», soupire le Dr Ganem.
Ecoute. En matière d'insuffisances, les malades ont pointé le manque de documents sur leur maladie. Si des dépliants sur le cancer du sein, de la prostate, etc., sont disponibles, le patient réclame des informations sur son propre cas. «C'est le plus difficile, cela demande du temps», souligne le Dr Ganem. D'où l'importance des infirmières coordinatrices, en place dans les centres pilotes