De telles petites annonces sont rarissimes. A Libération, «c'est la deuxième en cinq ans». Encore faut-il «l'accord des deux parties ou, à défaut, l'anonymat, et la validation de la rédaction en chef», explique Bertrand Guitton, responsable des annonces de particuliers. Au journal le Monde, la règle est invariable. Pas possible d'y publier de «séparation» ni de «divorce». «On n'a pas la rubrique, on ne fait pas, désolé.» Au Figaro, même réponse, quoique plus précise. «On ne veut pas courir le risque de règlements de compte dans nos colonnes», explique la standardiste du service Carnet.
Paru lundi dans Libé, le texte aux rimes alternées (lire ci-contre) a un air de revenez-y. Ces deux-là devaient s'aimer. Peut-être vont-ils se rabibocher ? Comme une histoire en suspens. Le commentaire de texte se révèle plus brutal. «C'est un faire-part, comme pour un décès, un faire-part de divorce. Il est daté du jour du jugement», déclare Pierre G., qui a accepté de nous rencontrer. L'ingénieur de 37 ans précise aussitôt : «C'est une séparation subie de mon côté et désirée par elle.» Qui intervient après seize ans de mariage, «toute ma vie», et trois enfants.
Désert. Pour cette annonce, il avait demandé la rubrique «divorce». Libé n'a accepté que sous l'intitulé «séparation». «Finalement ça m'allait bien, nettement mieux même, car divorce signifie destruction.»
Pierre G. est le seul auteur du texte. «Elle