Rennes correspondance
Elles sont toutes les trois dans leur pièce à vivre à papoter tranquillement. Il y a Madeleine, 86 ans, qui souffre de la maladie d'Alzheimer et passe une grande partie de son temps devant la télé. Il y a Andrée, 74 ans, qui jette des regards inquiets dès que se montre un visiteur étranger, et il y a Denise, 85 ans, qui ne se déplace plus qu'en fauteuil roulant. Près d'elles, une grande femme brune, aux petits soins, prépare les repas, s'occupe du ménage ou du linge à repasser, lance un mot pour rassurer. Bienvenue chez Joëlle Mauxion, famille d'accueil pour personnes âgées. Une formule connue pour le placement d'enfants en difficulté mais encore assez confidentielle pour le grand âge.
Rémunération. Malgré le vieillissement de la population, cette alternative à la maison de retraite ou au foyer-logement peine à se développer. La rémunération est jugée encore trop faible (lire ci-contre), même si elle a été revalorisée récemment. A quoi s'ajoutent un manque de reconnaissance professionnelle et une absence de statut. Enfin, les conseils généraux préfèrent financer des places en maisons de retraite. Pourtant, «selon les différentes associations concernées, environ 70 % des personnes âgées recherchent l'accueil en famille», relève Maurice Le Béchec, président de l'Union nationale des associations de familles d'accueil. En France, le nombre de ces familles accueillantes ne dépasse pas 9 300. Il est vrai qu'outre sa précarité et l'absence d'indemnisatio