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Libération

Ce sacro-sein allaitement

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publié le 30 novembre 2006 à 0h17

Quand elle est arrivée à la maternité, pour sa première réunion d'information, une sage-femme lui a dit : «Ici, on allaite.» Au moins, c'était clair. «Ils sont dans un trip nature, ils favorisent les projets sans péridurales. Et l'allaitement, ils pensent que c'est ce qu'il y a de mieux pour les bébés.» Sonia, 30 ans, Parisienne, n'a pas avoué qu'elle ne souhaitait pas du tout allaiter. «Tout le monde hochait la tête et disait : "C'est vachement bien." Je n'ai pas osé demander s'ils avaient quand même des biberons.» Sonia va accoucher à la fin du mois, et elle «flippe» : et si on ne lui donnait pas le médicament qui empêche la montée de lait ? «L'allaitement, peut-on lire sur un prospectus de la Leche League, ardent prosélyte, c'est la santé, c'est économique, c'est écologique, c'est la liberté, c'est naturel.» Dans un ordre ou dans un autre, ces arguments sont toujours servis dans un même but : encourager les femmes à allaiter. Quitte à donner mauvaise conscience à celles qui n'en ont aucune envie.

Point de salut

On ne compte plus les articles qui vantent «les bienfaits de l'allaitement maternel», «pas assez pratiqué en France» (60 % des femmes allaitent au sortir de la maternité). Ni les bouquins de pédiatrie qui affirment que «breast is best», comme le disent les Britanniques. L'OMS le préconise. La CPAM du Morbihan a même décidé en 2003 de donner une «prime à l'allaitement» de 50 euros pour un allaitement minim