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Bouboule et Freluquet en ont ras la casquette

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Sociologie. L'apparence physique (poids, taille, look) est le «motif principal des formes d'ostracismes» dont souffrent les jeunes, selon une étude.
publié le 1er décembre 2006 à 0h19
(mis à jour le 1er décembre 2006 à 0h19)

Marre des «fais pas ci, fais pas ça», des interdits, des injustices ? Pff. Là n'est pas la vraie complainte des jeunes, à en croire les travaux du sociologue Olivier Galland (1) publiés dans l'énorme enquête (menée auprès de 8 400 personnes) intitulée Histoires de vie, ou comment les Français se définissent et se perçoivent, livrée hier par l'Insee. Si les jeunes se plaignent ­ d'accord, c'est de leur âge ­ ce n'est pas d'injustices ou de droits qui leur sont refusés, mais de vexations ! En clair de moqueries et d'insultes. Mais sur quoi fichtre ? L'apparence physique ­ poids, taille, look ­ constitue selon Olivier Galland «le motif principal des formes d'ostracismes dont ils souffrent». Avec davantage d'acuité entre 12 et 15 ans.

Ce qui signifie en d'autres termes que corpulence et vêtements sont devenus «une composante essentielle pour beaucoup d'adolescents». Désolant ? «Evidemment, c'est un peu surprenant, affirme Olivier Galland. On aurait pu s'attendre à ce qu'ils mettent en avant des discriminations d'ordre social ou économique. Mais finalement, cette enquête confirme les travaux de la sociologue Dominique Pasquier sur la culture de l'apparence des lycéens. En fait, une culture évidemment très normative.»

Mais, concrètement, de qui se moque-t-on ? Ce sont les filles les plus touchées : 19 % d'entre elles se sentent stigmatisées pour leur physique contre 12 % des garçons. Autre différence : là où ce sont les jeunes fi