Enfin une juste et noble cause que ce combat pour lutter contre le massacre des dents de sagesse, injustement et trop souvent sacrifiées : un tiers d'entre elles est retiré sans raison scientifique prouvée. Oui, un tiers, et il est temps d'informer la population de ce drame dentaire, estime le Dr Pierre Jacquemart, de l'université d'odontologie et praticien hospitalier au CHU de Montpellier, responsable de la séance «dent de sagesse» au congrès de l'Association dentaire française, fin novembre à Paris. «La tendance mondiale est de plus en plus à considérer qu'on procède à trop d'opérations pour rien.»
Pire ennemi. Mais pourquoi tant de haine à l'encontre de cette discrète ratiche du fond de la mâchoire ? «Elle a très mauvaise réputation, se lamente le Dr Jacquemart. D'abord parce que souvent elle ne sort pas correctement, genre couchée ou de travers, ou carrément en long dans la mâchoire», un truc qu'on ne souhaite même pas à son pire ennemi. Parfois il n'y en a qu'une seule qui sort, ou deux ou trois, sans que la quatrième se pointe jamais. Parfois, pour 10 à 15 % des patients, elles n'existent même pas et ça s'appelle l'agénésie.
Ensuite, la malheureuse souffre souvent de caries, d'infections (qui tendent à accompagner sa poussée), «parce que tout au fond, on nettoie moins bien, tant avec la brosse qu'avec sa langue». Source d'inflammations, d'abcès, de névralgies, la dent de sagesse s'appelle aussi «troisième molaire» : c'est la dernière à pouss