Bordeaux correspondance
Ni boules ni guirlandes, la salle des fêtes n'a pas pu être décorée comme elle aurait dû, alors Patrick, habitué des lotos du mardi, prend les devants : un poireau, une carotte et un oignon, un peu de ficelle dorée, et voilà un mobile à son goût. Gros succès parmi les 200 participants alignés en tablées de douze. Mais finalement, la déco n'est pas le principal souci. Si on est là, c'est plutôt pour les lots.
Dans la grande salle aux murs roses, il y a la buvette, les rangées de joueurs attentifs et, sur l'estrade, de gros paquets emballés de cellophane brillant : paniers garnis, corbeilles de fruits, boîtes de chocolats. A Saint-Macaire, petite commune rurale de 1 500 habitants dans le sud de la Gironde, c'est le club de foot qui organise les lotos. D'habitude, le mardi, il met aussi en jeu un peu d'électroménager, mais cette semaine, marathon des fêtes oblige, ce ne sera que de l'alimentaire. «Et si vous n'avez pas assez de monde pour les manger, nous sommes là», lance au micro Philippe Bardé, l'animateur de soirée.
Saliver. Stars des tables de réveillon, les meilleurs lots font saliver : canard gras «avec foie», omelette norvégienne pour vingt personnes ou coffret de six bouteilles de vin. On gagne aussi dindes, lapins, chapons, plateaux de fromage, le tout exclusivement commandé aux producteurs des environs. «On ne compte pas dessus, sinon on va crever de faim, précise Mireille. C'est avant tout pour s'amuser. Mais ça peut être l'occ