C'est parti d'un collègue, qui se fend d'un papier (relativement) de gauche, se prend son frère banquier et furax (et très libéral) au téléphone qui l'accuse en gros de salir l'honneur de la banque. Et le collègue de soupirer : «Bon Dieu ! On se voit deux fois par an, ça tombe là, ça va être gai, le réveillon.» Non, ça va pas être gai, le réveillon, les réveillons sont rarement gais, et franchement propices aux foutages sur la gueule tous azimuts avec cousin Paul qui peut pas saquer les fonctionnaires «qui branlent rien», Mamie qui dit que Sarkozy finalement il est un peu mou, Francine qui s'excite sur le service minimum dans les transports, etc. L'an dernier, on avait le référendum, assez bonnard pour s'écharper entre «collabos de ouiouistes» et «fachos de nonistes». Cette année, les sujets qui fâchent, entre gros débat ou café du commerce, ne feront pas défaut, à commencer par l'héroïne de l'année prochaine, qui ne va pas manquer de surgir de sous le sapin.
Néoréacs. Au printemps, elle suscitait les ricanements des spécialistes qui assuraient «elle va s'écrouler», persistant à la veille de la désignation du candidat PS, «elle va s'écrouler», bramant ensuite à tous les dîners «noooooon pas elle, elle est nuuuuuulle». Oui, mais elle est là. Deux options : soit le réfractaire à Ségo s'est mis en mode bon petit soldat et on n'en parle plus. Soit pas, et c'est là qu'on va rigoler, parce que ça va forcément se terminer par un «s