Serions-nous une bande de bas-du-casque, sous-neuronés et, de surcroît, flanqués d'un poil dans la main long comme une queue de vache ? La question se pose. Non qu'un énième sondage ne vienne montrer l'état d'inculture crasse du peuple français (Ah ! Bon ? C'est Léon III qui a couronné Charlemagne à Rome ?). Pas plus qu'une nouvelle étude ne pointe du doigt nos feignasses penchants (miam, les RTT). Simplement, à regarder la folle avidité de nos concitoyens pour la collection de bouquins «Pour les nuls», le débat vaut d'être lancé.
La collection «Pour les» quoi ? Oui, les «nuls», ces pavés jaune et noir, qui envahissent les rayons des librairies avec pour icône un bonhomme binoclard (nul forcément), au rythme d'une soixantaine de (vraies) nouveautés par an. Tous ces titres qui explorent et prémâchent du savoir, de la philosophie au tricot en passant par Windows Vista, avec une formule sévèrement cadrée : six parties, une trentaine de chapitres, des encadrés, des petits repères du genre «à retenir» qui prennent le lecteur par la main. Et, surtout et enfin, un style pédago-rigolo pas prise de tête, fort loin de l'aridité d'un «Que sais-je?».
Alors, tous des nuls? Réponse en six grands points, comme dans un livre pour les...
Combien de nuls sommes-nous ?
Les chiffres sont là, implacables, navrants : le nombre de Français qui se prennent pour des bras cassés de la tête ne cesse d'augmenter. La preuve ? 1,5 million de «nuls» vendus l'an passé, contre un million en 2005 ! Même François