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Libération

La double peine pour les fumeurs des villes

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publié le 22 janvier 2007 à 5h35

C'est une obsession d'édiles dans une époque qui glorifie l'hygiène : il faut lancer le grand ménage urbain, briquer les villes, faire briller comme des sous neufs trottoirs et avenues. Ça flatte les administrés et ça impressionne les touristes. Pour peu qu'on soit un rien maniaque, traquer toutes salissures urbaines est une activité qui ne connaît pas de répit. Après les déjections des chiens et des pigeons, tags, déchets en tout genre depuis longtemps dans le collimateur des municipalités, la chasse au mégot de cigarette est désormais lancée puisque, dès le 1er février, les gens seront contraints d'aller fumer dehors. «Il ne faut pas transformer les rues en cendriers géants», prévient Yves Contassot à la mairie de Paris.

Crotte de chien. La capitale bombe le torse : elle a mis le paquet sur le «nettoiement» depuis 2002, traquant sans relâche la crotte de chien ­ ennemie publique numéro 1. Or, «quand on a réussi à réduire une nuisance, on voit beaucoup plus celles qui restent», poursuit Yves Contassot. Lyon vient d'embrayer le pas, en lançant son «unité du cadre de vie», une brigade municipale uniquement concentrée sur la propreté. Marseille aimerait en faire autant, mais rame : «On en est encore aux ordures ménagères», s'excusent les services municipaux.

Si faire de la politique, c'est savoir anticiper, le maire de Paris a une bonne longueur d'avance. Fumeur lui-même, il se dit prêt à dégainer un «arrêté mégots», sorte de variante de l'arrêté neige, une