Le constat est tonitruant : nous vivons dans une société de plus en plus bruyante, aux effets dommageables sur la santé, à en croire la quatrième édition de la semaine du son. 10 % de la population française souffre de problèmes auditifs, et nous sommes de plus en plus nombreux à consulter. Car, en ville comme à la campagne, sur le lieu de travail comme au domicile, nos «pavillons» sont soumis à rude épreuve. A tel point que le bruit est considéré comme la nuisance n° 1 des sociétés industrialisées, et que la perte d'audition est devenue le premier trouble sensoriel acquis à l'âge adulte, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). C'est aussi la quatrième cause de maladie professionnelle en France. D'ailleurs, depuis 1963, le bruit est reconnu légalement comme risque professionnel.
Pollution. Premier bémol cependant : nous ne sommes pas tous égaux face à la pollution sonore. Bien sûr, parce que la durée d'exposition au bruit varie en fonction des modes de vie. Mais aussi, parce que, selon leur degré de fatigue ou de sensibilité, deux sujets soumis aux mêmes régimes ne réagiront pas forcément de la même manière. «L'expression de la gêne intègre une dimension subjective», note Alain Muzet spécialiste du stress et du sommeil au CNRS. Les acousticiens préfèrent d'ailleurs réfléchir en «sonie», c'est-à-dire en perception de l'intensité du bruit, plutôt qu'en décibel qui est l'intensité réelle du bruit telle qu'elle est mesurée. A l'arrivée, des dégâts directs et indi