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Libération

L'inspecteur Bobichon, l'oreille du maître

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24 heures dans sa vie. Education. Il soutient les enseignants dans une Charente difficile.
publié le 27 janvier 2007 à 5h41
(mis à jour le 27 janvier 2007 à 5h41)

Villefagnan (Charente) envoyée spéciale

Il a garé sa Twingo jaune devant l'école maternelle de Villefagnan, 1 000 habitants. Rémy Bobichon, 56 ans, est inspecteur de l'Education nationale. On connaît mal les inspecteurs, personnages rarement sur le devant de la scène. Pour lui, c'est avant tout un métier de contacts, de terrain, de médiation. «Je suis toujours frappé par l'effet que procure mon titre sur les gens. Ça les fige», glisse-t-il, sourire en coin. Longtemps, les inspecteurs ont fait figure de père Fouettard : les enseignants tremblaient le jour de l'inspection, certains fondaient en larmes. C'est moins le cas aujourd'hui. Les enseignants sont encore dans leurs petits souliers les jours d'inspection mais, explique Rémy Bobichon : «Notre rôle n'est plus celui d'un contremaître. Nous sommes moins dans la sanction des négligences que dans l'évaluation des compétences.»

Désillusion. Aujourd'hui, c'est le tour de la directrice de la maternelle du village. Elle occupe ce poste depuis trois ans, après avoir été institutrice en Seine-Saint-Denis. Ce matin, elle fait la classe. Aux murs, des dessins colorés, des collages. Les enfants sont assis autour d'elle, qui chante en anglais. Depuis quelques années, des Britanniques viennent s'installer par ici, puisqu'il n'y a plus rien à acheter en Dordogne. «On compte de plus en plus d'enfants de familles britanniques défavorisées, explique l'inspecteur. Ce sont des gens qui ont choisi d'immigrer en Fran