Vingt ans pour un prêt immobilier, cela semblait déjà un sacré bail pour se marier avec la pierre. 50 ans, soit un demi-siècle ou 600 mensualités, comme une banque le propose aujourd'hui, c'est vertigineux. A vous projeter quasi dans l'au-delà. Et, pourtant, ce prêt sur un demi-siècle a bel et bien débarqué chez nous. Ailleurs, en Europe, ces durées-là font partie du paysage. La Grande-Bretagne, rappelle l'Anil (Agence nationale d'information pour le logement), s'est même fait une petite spécialité avec ces crédits dits interest only, sorte de prêts pour l'éternité où pas une miette du capital n'est remboursé. Quelques questions ou considérations avant de s'engager.
Qui le propose ?
Ce prêt vient de l'autre versant des Pyrénées. La banque qui dynamite ainsi les standards est une vénérable institution : la Kutxa, la Caisse d'épargne du Pays basque espagnol et plus gros prêteur immobilier de la contrée. En quête de nouveaux territoires, la Kutxa a ouvert sa première agence à Hendaye. Elle dispose de quatre vitrines, toutes dans le Sud-Ouest, et s'est fait une spécialité des prêts sur 50 ans, qu'elle veut doper en démarchant aujourd'hui les courtiers. Selon un professionnel en affaire avec la Kutxa, 3 % des prêts consentis par cette banque le seraient sur des durées supérieures à 35 ans...
Pourquoi 50 ans ?
L'allongement de la durée des prêts est une tendance lourde. Alors que celui sur 20 ans a longtemps figuré comme un plafond, «cela fait deux ans déjà que l'on propose