L'abréviation MST, pour maladie sexuellement transmissible, n'est plus d'actualité. Non pas que la chose n'existe plus. Mais, dans les textes officiels, sur les plaquettes de prévention, l'«infection» sexuellement transmissible (IST) a remplacé la «maladie». Certes, ce terme est plus juste. Car «qui dit maladie dit en général symptômes, et donc conscience d'une anomalie par le patient, explique la Direction générale de la santé (DGS). Or les IST peuvent évoluer à bas bruit, à l'insu du patient, tout en étant susceptibles de provoquer des lésions ou des troubles sérieux». Exemple, l'infection à papilloma virus, pas forcément symptomatique, mais qui, bien plus tard, est à l'origine «d'un certain nombre de cancers de l'utérus», poursuit la DGS.
Plus juste, le terme d'IST est aussi plus international. Mais, au niveau local, le public, lui, patauge. La lutte contre le VIH avait popularisé l'appellation MST depuis la fin des années 80. Depuis 2004 et le changement officiel de terminologie, associations et organismes qui s'occupent de prévention ont dû modifier toutes leurs publications. Cela a forcément pris du temps. «Et dans le langage courant, tout le monde utilise encore le terme de MST», témoigne un médecin d'un centre de dépistage anonyme et gratuit parisien.
Même à l'hôpital Saint-Louis, à Paris, qui abrite un pôle important de vénérologie, le répondeur et les tampons d'encre déclinent encore le terme de MST. Sébastien Fouéré, médecin dans ce servi