Sourd, aveugle, muet. Si l'on en croit de nombreux abonnés à Noos-Numericable, leur opérateur se comporte comme les trois singes de la tradition bouddhique. Résignés, désespérés ou exaspérés, les clients affluent dans les boutiques des deux réseaux câblés, aujourd'hui regroupés (1). Place de la République à Paris, devant l'un des quatre magasins parisiens de Noos, cinquante à cent personnes poireautent tous les jours depuis plusieurs semaines. Deux vigiles et un système de tickets, comme à la Sécu, en limitent l'accès. Abonné à l'offre bien nommée «Zen», Paul Lévy vient «pour la cinquième fois», dit-il. Il veut signaler de nombreuses coupures dans la réception de la télé et s'étonner de 50 euros de «frais exceptionnels».Titulaire d'une carte «station debout pénible», il rebrousse chemin au bout d'une heure. Sans avoir pu exposer son cas.
C'est «Ubu et Kafka»
Sur le trottoir, tous les clients se plaignent d'«erreurs de facturation», d'«interruption de service» ou de «service après-vente désastreux». Et montrent des doubles de lettres recommandées restées sans réponse, des factures ayant fait la culbute. Jacques Bertrand, technicien dans l'aéronautique, abonné à la télé et au Net, vient de découvrir qu'il «bénéficie» du téléphone par le câble. Sans l'avoir demandé, affirme-t-il. Pour Brigitte Tolian, retraitée, c'est «Ubu et Kafka» : Noos vient de lui envoyer un courrier, reçu le 6 février (selon le cachet de la poste), contenant une lettre dat