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Libération

Le crabe pris dans des bulles

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publié le 21 février 2007 à 6h13

Ça pourrait s'appeler cancer, mode d'emploi pour garder le sourire. Miriam Engelberg a 43 ans quand elle apprend qu'elle a un cancer du sein. Très vite, c'est dans le dessin et l'écriture que cette auteure américaine trouve refuge ; préférant sa propre voie, la BD, aux pratiques spirituelles des femmes de son groupe de soutien.

«Tous les jours, je passe une demi-heure à dessiner dans un café», raconte-t-elle dans son ouvrage, publié aujourd'hui en France (1). Ses questionnements, ses angoisses, et même ses coups de gueule, c'est à son journal que Miriam Engelberg les confie, croquant avec humour et acuité toutes les étapes de sa maladie.

Il y a l'attente terrible des résultats de la biopsie ; les nausées atroces après les chimiothérapies ; le manque d'appétit sexuel ; les difficultés à supporter les maladresses de l'entourage ; la culpabilité aussi. «Et si la noblesse et le courage n'étaient pas les seules armes pour aborder une vie de malade ? Si le chemin de la superficialité méritait qu'on s'y intéresse un peu plus ?», propose l'auteure dans son introduction.

Décalé, émouvant, ironique, le regard de Miriam Engelberg, décédée de son cancer en octobre 2006, n'est pas sans rappeler celui de la dessinatrice iranienne Marjane Satrapi. Sa drôle de BD est à mettre entre toutes les mains : celles de l'entourage, qui y trouvera sans doute quelques clés ; autant que dans celles des malades elles-mêmes. C'est d'ailleurs ce que nous avons fait, en demandant à deux d'entre