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Libération

«Je suis en haut, je suis Madonna»

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Salon Eropolis ce week-end au Bourget
publié le 17 mars 2007 à 6h41

Dix heures et demie, vendredi matin. Ciel gris plombé et hangars cafardeux du parc des expositions du Bourget. Entre deux vigiles armoires, une petite bombe blonde fait des bonds. «Laissez-nous passer, on est les artistes !» Elle porte un mini corsaire en avance sur le printemps, une veste tout aussi rétrécie, une casquette noire avec des têtes de mort dorées. Amal, 25 ans, «professeur de danse et strip-teaseuse», fait depuis trois ans partie de l'équipe d'Eropolis, salon de l'érotisme itinérant. Après Marseille et avant Caen, Avignon puis Béziers, les voilà à Paris. «La plus grosse date», souligne Amal. Dans une demi-heure le salon ouvre ses portes, dans quarante minutes elle doit être sur scène.

Hygiène primordiale. Perchée sur de sérieux talons pailletés, Amal réussit à contourner le barrage et trottine vers l'entrée. Les allées sont encore désertes, plongées dans la pénombre d'où seuls émergent quelques godes phosphorescents. Elle se précipite vers les «loges», un coin abrité entre quatre paravents derrière un podium. De son énorme valise elle extrait un flacon de déodorant et asperge à la ronde. «Ça sent l'antiquité, ici, on se croirait dans une brocante. L'hygiène, c'est primordial. Il faut toujours être propre, élégante. Sentir bon, ça fait partie de l'érotisme.»

Des bises claquent, les coulisses se peuplent. Amal envoie balader veste, chaussures et corsaire tout en expliquant son «amour du métier». «Au salon, il y a de tout, explique