Environ trois millions de personnes seraient victimes en France d'acouphènes, ces sons étranges et franchement désagréables qui surgissent d'un coup dans l'oreille et inquiètent ceux qui les entendent. Samedi à Paris, l'association France-Acouphènes (1), qui réunit depuis 1992 des bénévoles souffrant de cette pathologie mal connue, tenait son assemblée générale à l'hôpital Saint-Antoine, en compagnie de médecins ORL. France-Acouphènes, qui a mis en place un service de permanence téléphonique, milite pour faire reconnaître cette pathologie et pour qu'une clinique-pilote ouvre ses portes en France.
«Trop souvent, les gens consultent un médecin qui assure ne rien pouvoir faire pour eux, ou se contente de prescrire des antidépresseurs», témoigne Dominique Dufournet, administrateur de l'association. Des ORL se sont cependant emparés du problème depuis une quinzaine d'années et préconisent «une prise en charge pluridisciplinaire» avec notamment sophrologie et thérapie comportementale. Car à ce jour, il n'y pas moyen de faire totalement disparaître ces sons. Il est toutefois «possible d'atteindre un état d'indifférence, d'habituation», explique le docteur Martine Ohresser (2).
Dans 90 % des cas, les acouphènes font suite à un traumatisme sonore qui a déclenché une perte d'audition. «Or le cerveau a horreur du vide», selon France-Acouphènes. «Tout comme une personne amputée d'un membre croit encore le percevoir, celle qui a perdu en audition entend des a