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Libération
Interview

«Même Estée Lauder est morte avec ses rides»

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publié le 24 mars 2007 à 6h48

Cette femme voluptueuse qui prend un café américain dans le salon d'un grand hôtel parisien agite des mains soigneusement manucurées. Elle secoue une crinière brushinguée façon US. Mais jamais, jamais, même quand elle se lance dans des envolées musclées contre certains produits cosmétiques, elle ne plisse le front. Six ans qu'il est tout lisse. Tendu comme un arc par du Botox. «Et alors ? sourit Paula Begoun, 53 ans. Regardez Nicole Kidman, Sandra Bullock, Sarah Jessica Parker... Ça fait bien dix ans que plus aucun front ne bouge à Hollywood. Que voulez-vous, aucune crème ne peut rivaliser avec une injection de Botox !» Un peu paralysée du cerveau aussi, cette madame Begoun, qui eut un temps l'insigne honneur de maquiller le président Jimmy Carter ? Taratata.

Cette coquette qui ingurgite, de façon quasi compulsive, des foultitudes de publications scientifiques depuis ses 18 ans, est incollable sur le Paraben (ce conservateur très largement répandu dans les produits de beauté) et autres composants synthétiques. Oui, cette femme qui veille à gommer ses rides joue, depuis vingt-cinq ans outre-Atlantique, la fliquesse du monde de la cosmétique. A coups de bouquins, dont elle a vendu quelque 3 millions d'exemplaires, du style Blue Eyeshadow Should Absolutely Be Illegal («on devrait interdire le fard à paupières bleu», consacré à ce que l'industrie du cosmétique préfère cacher aux consommateurs). Et, sur Internet, où elle distille ses conseils et passe en revue