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Libération

L'internationale des nains de jardin

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publié le 3 avril 2007 à 6h59

Roubaix envoyée spéciale

Il y a là une grenouille géante, des enfants déguisés en fleurs, des adultes à bonnet rouge et barbe blanche, une troupe de majorettes, deux fanfares. Dans leurs mains, sous leurs bras, dans des paniers d'osier : des nains de jardin ­ figurines de plâtre ou de plastique ­, qu'il est question d'emmener promener. Pouvait-on passer l'événement sous silence ? Ce week-end se tenaient sur la Grand-Place à Roubaix, pour la quatrième année, les Rencontres mondiales des nains de jardin. Désormais institution dans la ville, la fête prend prétexte du 1er avril ou, plutôt, du 32 mars. «Cette année, le 32 mars commence le 31 à 15 heures et se termine le 1er à la même heure», précise Didier Lejeune, organisateur et libraire.

Curé. Des micros sont plantés devant la vitrine de sa boutique, la librairie des Lisières. Trois choristes s'en emparent. «Debout, les nabots de la terre, debout, les minus des jardins !» Les quelque 300 participants reprennent le refrain de cette Internationale repensée. «C'est la lutte finale, groupons-nous, car deux nains, toutes choses éga-a-a-ales, c'est deux fois plus que rien.» Puis un curé en soutane propose de bénir les gnomes et «s'il y a des bonnes soeurs qui souffrent de la maladie de Parkinson et qui veulent en profiter». Le chant grégorien de la bénédiction s'achève par un lâcher de confettis et de bonbons. «Les autres années, avec l'Internationale, on nous a reproché d'être des rouges,