«Intello !»«Bouffon !» C'est en ces termes que les élèves injurient ceux qui s'assoient au premier rang des classes de collège. Autrefois, on les aurait traités de fayots. Ils en sont les dignes héritiers. Car l'intello ou le bouffon n'est pas forcément premier, il est juste docile et joue le jeu de l'école. Il fait ce que les profs attendent de lui. Et entre collégiens, ce genre de comportement le désigne comme bouc émissaire.
La semaine dernière à Paris, un colloque de psychiatres et de médecins scolaires l'a encore rappelé : à l'adolescence, la tyrannie du groupe est telle que marquer sa différence, c'est prendre le risque d'être mis à l'index. Un élève ne devient pas seulement le souffre-douleur de sa classe en raison de son physique ou de sa tenue. «Quand il répond exactement aux attentes de l'institution, qu'il accepte de rentrer dans le moule, cela revient à trahir les autres élèves», confirme une enseignante toulousaine.
Dérapages. Le phénomène est particulièrement cruel au collège. A la primaire, il est admis qu'un élève cherche la sympathie de la maîtresse. Et au lycée, les élèves sont conditionnés pour réussir leur bac. Certes, l'école a toujours accueilli des fortes têtes et des lèche-bottes. La différence, c'est le regard posé sur le phénomène. Pour les chercheurs en science de l'éducation de l'université de Bordeaux-II, disséquer les «microviolences» en classe permet de prévenir les dérapages vers l'échec.
Installée dans un collège de B