Marseille envoyé spécial
Vieux et cancéreux... Voilà, un duo fatal, inséparable, avec entre les deux un lien de causalité si évident qu'il n'y aurait rien à faire : plus on est âgé, plus le risque est élevé d'être atteint d'un cancer. C'est évidemment vrai et c'est évidemment plus compliqué, comme a pu le détailler un colloque inédit qui s'est tenu, la semaine dernière à Marseille, sur le thème «Le cancer du sujet âgé, le dilemme du vieillissement» (1).
Les chiffres sont implacables. Ainsi, sur 147 000 décès annuels liés au cancer, 59 000 surviennent entre 65 et 79 ans, soit proportionnellement deux fois plus de décès . «Les patients de plus de 75 ans représentent 30 % des nouveaux cas de cancer», explique Pascale Grosclaude, qui dirige le Registre national du cancer. Autres chiffres : «47 % des nouveaux cas de cancer chez les hommes touchent des personnes de plus de 70 ans.» Aux Etats-Unis, 12 % des personnes sont âgées de plus de 65 ans, et pourtant ils représentent 50 % des nouveaux cas.
«Exposition». «Qu'en déduire ? Que le cancer est étroitement lié avec l'âge..., interroge Pascale Grosclaude. Certes, mais c'est bien autre chose qu'une simple causalité. D'abord il n'y a pas un cancer, mais il y a des cancers qui atteignent à des âges très différents de la vie.» Exemple : si le cancer colorectal touche l'homme à 72 ans en moyenne et la femme à 75 ans, ou si le cancer de la prostate touche à 74 ans, d'autres cancers concernent des personnes beauco