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Libération

L'Amérique sous shit se shoote à la vitamine

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publié le 12 avril 2007 à 7h10

Fumer un pétard, c'est très, très vilain mais on en sort indemne, en général. En revanche, se bourrer de produits pour déjouer un test de dépistage, ça peut être vraiment dangereux. Dans un article à paraître dans les Annals of Emergency Medicine, des médecins de Philadelphie (Pennsylvanie) et Hartford (Connecticut) décrivent une singulière épidémie : un nombre semble-t-il important de gens prennent de grosses doses de niacine (vitamine B3, en vente libre) pour tenter de fausser le résultat de tests d'urine effectués pour la détection du cannabis. La niacine est d'abord connue pour favoriser la circulation sanguine et réduire le taux de cholestérol. Certains croient ­ sans la moindre preuve ­ que, pris à doses massives, ce produit a aussi pour effet d'accélérer l'élimination dans les urines du THC (tétrahydrocannabinol, le principe actif du cannabis). Ce qui est avéré, c'est qu'il est susceptible de faire de sérieux dégâts : l'article décrit le cas de quatre patients admis aux urgences pour des vomissements, vertiges et irritation de la peau. Les intéressés ont mis plusieurs jours à s'en remettre. En 1989 avait déjà été signalé le cas d'un patient qui a dû subir une greffe de foie après une énorme surdose de vitamine B3.

KIts. Un usage occasionnel du cannabis se repère dans les urines jusqu'à cinq jours après (le seuil de «positivité» est fixé en France à 50 nanogrammes par millilitre). Un usage régulier laisse des traces pendant un ou deux mois. Pas facile de savoir s