Qu'est-ce qui est long, blanc, grand et qui sent très fort ? Hein ? Eh bien, esprits mal tournés, c'est le muguet du joli mois de mai qui s'annonce avec son festival de clochettes et de brins odoriférants, censé porter bonheur et fêter le retour du printemps. A condition de suivre la coutume et d'en offrir trois brins à ses proches et éventuellement à ses collègues (surtout à ses chefs). Car voyez-vous, cette liliacée symbolise le retour de la joie en même temps qu'elle est messagère de l'amour, ce qui, en ces temps troublés, n'est pas du luxe. De son vrai nom Convallia majalis, du latin convallis, la «vallée», du grec leiron, le «lis», donc le lis des vallées, et de majalis, le mai latin, s'il y en a qui suivent encore. On l'appelle aussi le muguet de mai, la clochette des bois, la reine des bois ou l'amourette...
Fleur bleue seulement ?
Oui en version fleur de l'amour toujours. Mais pas seulement, puisqu'elle est évidemment liée à la fête du Travail, depuis qu'en 1889 la IIe Internationale socialiste décide de faire de ce 1er Mai un jour de lutte pour les huit heures. Le triangle rouge arboré par les manifestants l'année d'après (qui symbolise la revendication des trois huit : huit heures de travail, huit heures de repos, huit heures de loisirs) est peu à peu remplacé par un brin de muguet... qu'on retrouve en 1936 au Front popu. En 1941, sous Pétain, le jour est officiellement chômé, mesure reprise en 1947.
Comment es-tu arrivée là, clochette ?
Géo