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Libération

Campagne pas claire contre les dérives du Net

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E-enfance se base sur des données délivrées par des scientologues.
publié le 28 avril 2007 à 7h28

Comme quoi on trouve vraiment n'importe quoi sur le Net : l'association E-enfance (1), qui a pourtant pour vocation de protéger les mineurs des dangers du réseau mondial, vient d'en faire les frais. Pour lancer la campagne choc de sensibilisation (jusqu'au 18 juillet à la télé et au cinéma) visant à prévenir des dangers d'Internet non contrôlé, trois spots avec la voix de Jean Reno : «Ce matin, Kamel et Lucas découvrent le sadomasochisme», «Grâce à son blog, Louise va tourner dans un porno», et «Dans sa chambre, Sarah apprend à devenir anorexique». Le tout sans un mot pour expliquer comment protéger ses enfants dans cette jungle pédonazie, mais avec un dossier de presse utilisant inconsidérément deux chiffres récupérés sur le site d'une société internationale d'édition de logiciels, Panda Software : «82 % se sont déjà retrouvés face à des images porno, et 44 % des enfants se sont déjà sentis harcelés sexuellement sur le Net ou sur leur mobile.»

Mauvaise pioche, car les dirigeants de cette entreprise fondée en Espagne en 1990 sont identifiés par la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) (2) dans son rapport 2006 comme des scientologues : «Le président de Panda Software pour les Etats-Unis tout comme le président international sont connus pour leur appartenance à la scientologie et au Wise Institute of Scientology Enterprise (Wise).» Commercialisant des logiciels de sécurité, dont des antivirus, a