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Libération

Il est 20 heures, la France a faim...

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publié le 10 mai 2007 à 7h41

Complètement ratacuit le traditionnel dîner des Français ? A tous ceux qui depuis des années annoncent sa désintégration, le sociologue Thibaut de Saint Pol, du Centre de recherche en économie et statistique, répond «tout faux». Et il le prouve dans une enquête publiée aujourd'hui par l'Insee sous un titre alléchant : «le Dîner des Français : un synchronisme qui se maintient.»

Concrètement, le dîner reste le repas le plus pris à domicile, «dernier refuge de la sociabilité familiale», avec une fourchette horaire s'étalant de 18 h 50 à 21 h 30. Avec, surtout, un pic très net de mastication groupée : à 20 heures, 38 % de la France mange. Si, si. On notera au passage que le déjeuner se porte également très bien en terme de rigidité horaire, puisque là, c'est carrément la moitié de la population qui passe à table à 12 h 30 ! En comparaison, quand on a 17,6 % des Britanniques occupés à boulotter de conserve à 13 heures, c'est un maximum.

Disparités. Revenons-en au dîner. Dans le détail, et en s'appuyant sur des enquêtes Emploi du temps réalisées par l'Insee (1), il est apparu à Thibaut de Saint Pol quelques disparités dans la grégarité dont nous faisons montre. Les premiers à passer à table (vers 19 heures) sont les plus âgés, les moins aisés, les moins diplômés, et les familles avec enfants. A l'opposé, les derniers à se servir sont clairement les célibataires, les plus riches et les plus diplômés. Mais vraiment pas de quoi remettre en cause le fameux «