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Libération

Merci d'être poli au lit

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publié le 12 mai 2007 à 7h43

Réconciliés, ivresse des sens et sens de l'élégance. Assumés, fantasmes et orgasmes. Autorisées, retraites onanistes, après-midi bondage et brouettes collégiales. Voire bienvenues. Désormais, tout est possible, pourvu qu'on garde le petit doigt en l'air. Les manuels de savoir-vivre sont entrés dans le XXIe siècle en franchissant la dernière porte qui leur restait fermée : celle des chambres à coucher.

Hermine de Clermont-Tonnerre (1) ou Olivia Toja (lire ci-contre) en tête, les gardiennes du protocole abordent la sexualité sans rougir. Même pour les plaisirs d'alcôves, on a fini par trouver des règles, des codes, des convenances. «C'est un vrai bouleversement dans le monde du savoir-vivre, souligne Frédéric Rouvillois (2). En même temps, c'est parfaitement logique : les manuels reflètent depuis toujours les mutations de la société... avec quelques années de retard. La révolution sexuelle des années 70 est passée, il a fallu attendre les années 90 et la banalisation de la sexualité, voire de la pornographie, pour que l'étiquette y trouve sa place.»

«Sexperts» autoproclamés. Le sexe est devenu public, le porno s'est fait chic. «Les repères ont explosé, conclut-il. Or plus les règles collectives disparaissent, plus on en a besoin à un niveau individuel pour rendre les rapports humains moins violents et le quotidien plus vivable.»

L'Amérique du Nord a donné comme toujours le coup d'envoi du grand chambardement ­ on n'est pas le berceau de la sexologie p