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Libération

Les parents face au jeu du foulard

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par Bastien INZAURRALDE
publié le 1er juin 2007 à 8h05

«En parler». Le mot revient comme un leitmotiv. Hier matin au Casino de Paris, l'Association de parents d'enfants accidentés par strangulation (Apeas) a beaucoup parlé du «jeu» du foulard, ce jeu mortel consistant à prendre de grandes inspirations, à retenir sa respiration, puis à se serrer très fort le cou, jusqu'à perdre connaissance.

Paradoxe. Depuis 2000, selon Françoise Cochet, présidente de l'association, l'Apeas a recensé une «dizaine de morts par an, quatre depuis le début de l'année 2007», avec un pic de mortalité autour de 12 ans. Un phénomène mal connu, selon les 250 parents membres de l'Apeas, qui a commandé une enquête à l'institut Ipsos (1) pour évaluer la «notoriété et la pratique du jeu du foulard». Si une très large majorité des personnes interrogées (91 %) en a déjà entendu parler, seuls 63 % peuvent expliquer ce qu'est concrètement ce jeu. Plus étonnant, 43 % des 15-19 ans ont une idée précise de ce dont il s'agit, alors que cette pratique touche surtout les préadolescents. Selon Joachim Soetard, de l'institut Ipsos, ce paradoxe s'explique par la sous-déclaration de cette pratique. En d'autres termes, les personnes qui s'étranglent avec un foulard n'ont pas forcément envie de le révéler au téléphone à un enquêteur. Comme le résume Ipsos, «une notoriété importante, mais une connaissance inégale». La deuxième conclusion à tirer est la sous-estimation du danger : 52 % de ceux qui ont pratiqué le jeu ou ont vu quelqu'un le faire n'a