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Libération

Prise de thé et prise de tête autour d'un mamie blues

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publié le 12 juin 2007 à 8h16

Cela aurait pu ressembler à une aimable causerie autour d'un thé, une conversation cucul la praline sur la joie d'avoir des petits-enfants. Pas du tout. Réunies une fois par mois à Paris à l'Ecole des grands-parents européens (1), des «grands-mères pour la première fois» viennent dire leur émerveillement mais aussi (surtout) leurs difficultés quand leurs fils ou filles ont à leur tour un enfant. Vu par quelqu'un qui n'est pas grand-parent, c'est souvent drôle. Marie-Catherine a une petite-fille de 18 mois qu'elle va chercher une fois par semaine à la crèche : «A ce moment, je l'ai pour moi.» Les autres rigolent. «Vous avez le droit de le dire», assure Nancy, qui anime ce groupe de parole. «Il n'y a pas de notion d'appropriation, se reprend Marie-Catherine. C'est juste important d'avoir du temps à deux.» Les autres approuvent.

Michèle, ancienne clerc de notaire, n'habite pas au même endroit que sa fille. Elle garde sa petite-fille quand celle-ci vient à Paris. Elle confesse : «Une fois, je l'ai appelée mon bébé . Je ne peux pas m'empêcher de le dire.» «Moi aussi, renchérit Annie, qui fait office de psychologue dans le groupe, ma fille me l'a reproché : Tu entends ce que tu dis ? » Nancy se souvient quand elle est devenue mère : «J'étais dans une position de rivalité avec ma mère. Mes enfants étaient devenus ses enfants. C'était difficile à gérer. J'avais envie que mon fils ne la voie pas trop. C'était parfois ­insupportable tellement il était content d'aller chez ell