Partout, froufrous, paillettes, chapeaux, chaussons, bâtons, jupons. Cris d'horreur : «On voit mon sous-tif !» Ou de joie : «Déments les nouveaux costumes !» La place Edouard-Imbs, à Cormeilles-en-Parisis (Val-d'Oise), d'ordinaire humble parking grisonnant, scintille et fourmille sous le soleil. Elles sont 350, entre 3 et 18 ans pour la plupart, réunies aujourd'hui par «une seule passion : le bâton». C'est le club de Cormeilles qui reçoit quinze autres formations invitées pour son grand «festival annuel».
Dix heures du matin. Elodie, 18 ans, capitaine des majorettes cormeillaises, a déjà la mine fatiguée. Sur le pont depuis 8 heures, elle ne compte plus les chignons refaits, les traits de rimmel posés au kilomètre. Enfin, à quelques détails près (une mini-majorette qui se roule par terre en criant qu'elle veut rentrer, une sono égarée), tout est en place pour le défilé. «Les gens ne savent pas bien ce que c'est qu'une majorette, commente Elodie. Ils imaginent un vieux truc, avec les bottes et la musique militaire. Alors qu'on est hypermodernes.» Un sifflement souligne son propos. «Et c'est parti pour le show, et c'est parti tout le monde est chaud !» hurle la sono.
Elodie avait raison, les choses ont changé. Dance music à fond et débardeurs H & M à paillettes ont remplacé fanfares et jupettes. Heureusement, il reste l'essentiel : la moue boudeuse des petites que l'on pousse en tête de cortège, l'ad