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Interview

«Le bronzage, c'est le temps libre gagné sur le travail»

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publié le 2 juillet 2007 à 8h38

Voilà, ça recommence, l'été, le pastis, le transat, et la question ontologique qui mobilise l'unique neurone en état de marche : bronzer, oui, mais à quel point ? Pas du tout, c'est certes chic et décalé, comme au temps des aristocratiques peaux d'albâtre. Sinistre aussi, en même temps. Trop, ça fait vieille pouffe de la Côte d'Azur. Un peu bonne mine, alors, à coup d'autobronzant et de crèmes écran total parce que sinon on va choper le cancer sous l'astre ? A chaque époque, son bronzage (ou absence de), et son rapport au soleil, de Coco Chanel ou Joséphine Baker aux douches autobronzantes en passant par les cures de soleil du XIXe siècle et les congés payés. Sur les traces de la mélanine avec Bernard Andrieu, historien, co-auteur, entre autres, du «Dictionnaire du corps» (1), qui prépare un livre sur la question.

Qui lance le bronzage ?

C'est Coco Chanel : durant l'été 1913, elle et son amant Arthur Capel, se rendent à Deauville. Les vêtements flottants qu'elle crée, leur absence de taille, ces jupes raccourcies vont dans le sens d'une liberté croissante du corps féminin à l'intérieur des vêtements. «J'ai rendu au corps des femmes sa liberté, dit-elle. Ce corps suait dans des habits de parade, sous les dentelles, les corsets, les dessous, les rembourrages.» Elle aime le sport et la vie au grand air, elle expose son visage au soleil et découvre par cet accident le bronzage en 1925 à Cannes sur le yacht du duc de Westminster.

Le bronzage s'installe définitiv