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Libération

Il est pas appétissant mon friand ?

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publié le 9 juillet 2007 à 8h43

C'est un cauchemar ancré au fin fond des cantines de lycée et des popotes de casernes : le friand raté, cet avorton de pâte mal levée qui sévit sur les plateaux-repas de la malbouffe collective. Quand il est libéré du congélateur, il ignore tout des lois contre la récidive tant il peut être mauvais, fourré d'un clystère appelé fromage qui ferait pleurer la Vache qui rit ou d'un suppositoire de viande douteuse. Il a suffi, personnellement, d'un reportage en compagnie de la maréchaussée pour que l'affreux ressurgisse sous les commentaires assassins d'un quarteron de «galonnés» qui s'y connaissaient en rogatons de bivouac : «Ça, c'est un vrai friand de gendarmerie», a dit un capitaine en désignant le contenu de son assiette qui ressemblait à un carnet à souche de PV essoré par la mère Denis.

Mais voilà qu'un chef menace de nous réconcilier avec la chose fourrée au détour inattendu de son livre

«Trop bon et pas cher»

(1). Jacques Thorel, deux étoiles Michelin à l'Auberge bretonne de la Roche-Bernard (Morbihan), suggère d'enfermer un bon vieux pâté Hénaff dans un rond de pâte feuilletée doré à l'oeuf battu. Le résultat sorti du four est épatant de simplicité et de goût avec un pâté au demeurant manufacturé qui sait se tenir à la cuisson. Il faut faire la réclame de ce

«chausson Hénaff»,

puisque c'est le nom de cette recette issue d'un livre qui décomplexe l'utilisation en cuisine de produits pas chers vendus dans n'importe quelle grande surf