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Libération

«Je crois que mon assassin est un gros naze»

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STREETWARS J + 4 M. Mallock, journaliste à Libération - dont le nom a été changé pour assurer sa sécurité - participe à l'aventure Streetwars, le tournoi d'assassins aux pistolets à eau. Carnet de bord.
(M. Mallock. DR)
par M. Mallock
publié le 5 septembre 2007 à 7h00

Lorsque

Supreme

et

Mustache

, les deux organisateurs du jeu, m’ont expliqué pourquoi ils se sont décidés à organiser des guérillas urbaines factices avec pistolets à eau, ils m’ont répondu:

«C’est pour permettre aux gens de redécouvrir la ville dans laquelle ils vivent.»

Ok les gars, vous n’avez pas une réponse plus bidon à me donner, me suis-je d’abord dit. Pourtant, ils ont raison. A force de faire des détours pour semer mon

«assassin»

en sortant du travail, je découvre Paris. Des rues insoupçonnées, des endroits cachés.

Mardi soir, gros risque: je vais faire des courses. J’achète de quoi survivre jusqu’au lendemain, et rentre, les mains prises. Je suis totalement désarmé. A la merci de mon

«assassin».

Qui ne se signalera pas.

Mercredi.

Quatrième jour de jeu. J’en ai marre. Marre de regarder tout le temps derrière moi pour voir si je ne suis pas suivi. Marre de regarder tous les gens dans la rue. J’ai l’impression que tout le monde me regarde. Me fixe. Me dévisage. Je suis en train de devenir complètement parano.

Meilleur exemple, ce matin. J’arrive près de

Libé

, par le métro République. En sortant de la station, je vois un jeune homme qui fouille dans sa poche. Mon cœur palpite. Je glisse la main dans ma poche. Prêt à me défendre et à dégainer. Fausse alerte. Il sort un téléphone portable. Il a du me prendre pour un fou.

J’arrive au boulot, sain et sauf. Toujours aucune trace de mon

«assassin»

. Soit il est t