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Libération
Interview

«Peu de gens osent porter plainte»

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publié le 7 septembre 2007 à 9h32

Dans l'obscurité d'un dortoir ou à l'occasion d'un «week-end d'intégration», quelques nouveaux étudiants vont en baver des ronds de chapeaux. Insultes, humiliations, le bizutage a toujours cours dans des écoles d'ingénieurs, de commerce, de préparation militaire, etc. La loi contre le bizutage aura ­bientôt dix ans. Mais «la faire appliquer reste très difficile», estime Marie-France Henry, présidente du Comité nationale contre le bizutage (CNCB) (1), d'où la nécessité cette année encore d'une ­campagne d'information du public (affiches, plaquettes...). L'occasion de rappeler que mater les petits nouveaux au prétexte que «ça soude le ­groupe» ou que «c'est la tradition» est un délit passible de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende. D'après le CNCB, très peu de condamnations ont été prononcées. Et la question de la responsabilité des personnels encadrants, qui laissent faire ou couvrent des faits délictueux, reste entière.

La loi contre le bizutage est-elle appliquée ?

De plus en plus de chefs d'établissement et de directions d'école connaissent la loi, mais très peu ont intégré l'interdiction dans leur règlement intérieur. A notre connaissance, seules deux écoles d'ingénieurs - à Roubaix et à Strasbourg - ont rédigé une charte que les élèves doivent signer en début d'année et qui in­terdit toute forme de bizutage. La conférence des présidents d'université et la conférence des grandes écoles relaient ­notre campagne sur leur site. Les ministè