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Interview

Acidité, alcool, tanin : «C'est un couillu !»

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publié le 22 septembre 2007 à 9h46

Que celui qui n'a jamais avoué rêver de dépasser le stade du «hum, pas mal ton vin rouge» se resserve un verre. Car comme l'écrivait Colette, quand les palais se mouillent «les langues se délient». Mais encore faut-il manier la langue vinique, celle qui vous taquine des expressions râleuses comme «il terroite» (un peu rustique ta bibine) ou «renarde»(il sent le fauve ton jaja ?) ou des emportements en forme de «caressant», «exubérant», «pulpeux», «généreux». En pleine période des foires aux vins (et des dîners qui forcément s'ensuivent), le Dictionnaire de la langue du vin (1), de Martine Coutier, linguiste chercheuse au CNRS, vient à point. Pas un énième lexique, mais une gouleyante somme, avec une belle plongée historique dans l'apparition de chacun des mots, au gré des progrès de la vinification et de l'essor commercial vinicole. Le tout relevé d'un chapelet de citations (lire ci-dessous).

En résumé, le fruit de dix ans de travail (dont trois à temps complet). Petite dégustation de vocabulaire avec l'auteure, une Bisontine, jurassienne de naissance (donc «bien élevée», comme disait Colette, au vin du Jura).

La langue vinique est-elle riche ?

Très riche, j'ai recensé quelque 780 mots permettant de décrire les perceptions sensorielles qui s'enchaînent lors d'une dégustation, le tout se concluant heureusement et le plus souvent par des appréciations à caractère hédoniste. D'abord, il y a la perception ­visuelle, de loin la plus facile à décrire, tan