C'est un vieux phantasme, rouler en pousse-pousse dans le plus pur style du colonialisme triomphant, style Deneuve dans Indochine, tu vois? A la vue du pousse moderne qui nous attend devant l'Opéra, on sent vite qu'il va falloir rabattre sur les prétentions deneuviennes, vu que, un, il n'y a même pas de carriole (pas plus de type pauvre et digne qui pédale), deux, ça s'appelle «Urban Cab», c'est dire qu'il y a concept là-dessous.
Spartiate. Urban Cab, taxi urbain donc, est une sorte de machine à pédales électriques, avec devant un siège pour le chauffeur pédalant, derrière un banc plutôt spartiate pour trois (petits fessiers, à la louche). Le truc, c'est qu'il va falloir pousser la horde de touristes qui s'est amassée devant l'engin biomobile, glousse, fait des photos, veut monter dedans, pour accéder au chauffeur, en l'occurrence le sympathique Fayçal, 28 ans, étudiant en urbanisme et architecture. Ce jeune Algérien fait vélo-taxi, puisque c'est de ça dont on parle, depuis trois mois, «séduit par l'image du cab urbain-écolo-durable-économique». L'été a servi à tester le concept : «En gros, on a fait 60 % de Parisiens, 40 % de touristes», explique Fayçal.
Histoire de retarder le moment d'y aller en vrai dans les rues de Paris (il y en a aussi à Lyon, Lille, Nice), on discute du concept. «Pour l'instant, il y en a 7 à Paris, bientôt 50, et ça marche du feu de Dieu en Allemagne, en Hollande, à Rome», s'enthousiasme Fayçal (lir