«Devenez radin.» Quoi ? Encore une injonction idiote ? Cette fois, c'est une pub dans le métro qui la lance. Mais, puisque la rigueur s'annonce, la radinerie pourrait bien devenir un must be. Et les radins vivre au grand jour. Ils vont pouvoir se vanter d'envoyer le courrier systématiquement au tarif lent, de lancer des lessives seulement pendant les heures creuses et de ne jamais s'arrêter à la première pompe à essence sur l'autoroute. Oui, les radins pourraient avoir bientôt tout le loisir de vous faire bouffer des produits périmés et de récupérer des sacs congélation sans avoir à se justifier.
Pas d'affolement. Pour l'instant, le radin vit encore planqué. Il se dévoile au milieu de ses pairs sur Radins.com, eBay ou Priceminister, des sites web qui lui offrent de réaliser des économies même en dépensant de l'argent. Au fait, à quoi reconnaît-on un radin ? «Pas seulement à sa mine crispée au moment de payer, témoigne une avocate. Il faut regarder leurs porte-monnaie. Ceux des vrais radins ont un système de fermeture compliqué, qui blesse les doigts quand on l'ouvre.»
D'un point de vue sociologique, hélas, il n'existe aucune donnée fiable sur les radins. Ils n'ont sans doute pas su donner de temps aux enquêteurs. Seules les associations qui sollicitent la générosité peuvent parler d'eux, en creux, puisqu'ils fuient le don. Au Centre d'études et de recherches sur la philanthropie (Cerphi), Jacques Malet confirme ce que le bon sens a toujours soutenu : «P