Parc de la Villette, à Paris. Une colonie d'apprentis cyclistes se dirige vers le Zénith. Coiffés de leurs casques bleu électrique, ils avancent à tâtons : les fesses sur la selle et les pieds qui poussent le vélo. Quasiment chaque samedi matin, à 10 heures, des adultes se retrouvent pour apprendre à manier la petite reine. Effet Vélib'oblige, la bicyclette revient à la mode et les cours organisés par l'AICV (Animation insertion et culture vélo) sont en plein boom. N'en déplaise à ceux qui pensent que «tout le monde sait faire du vélo». Un leitmotiv que Françoise, 48 ans, a trop entendu : «Mon ami me disait tout le temps ça. Petite, je n'arrivais pas à en faire, je n'avais pas la technique. Je me suis donc lancée dans ces cours. J'étais inquiète, quand on est adulte, c'est un peu tabou. Finalement, l'esprit de groupe prend le dessus, et tout se passe bien.»
Solidarité. Au bout de dix séances, elle commence à maîtriser sa monture de fer. Du côté des débutantes, certaines n'ont jamais approché l'engin à deux roues. C'est le cas de Julie, 54 ans, et de Diarra, 27 ans. Simplement parce qu'elles n'ont «jamais eu l'occasion». Tout comme Martine, 60 ans : «J'ai grandi à Paris, où le vélo n'était pas très développé. Je pars souvent en Bretagne, c'est plat, ça m'a donné envie de m'y mettre.»
Sous le regard avisé de Joël Sick, moniteur fédéral, mesdames s'exercent. Par ce frais matin d'automne, seules des femmes ont fait le déplacement. Il faut