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Libération

Fais pas ton nâreux, et viens donc lécher la payelle

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publié le 10 novembre 2007 à 1h24

«Le restaurant est un endroit merveilleux pour les amours commençantes, redoutable pour les couples officiels» : un livre consacré aux «mots de la table» et qui cite François Truffaut dans l'Homme qui aimait les femmes (1977) ne peut pas être mauvais. Ripaille et marmitons est l'un des titres de «Bouquets de mots» (1), la nouvelle collection des éditions Le Robert. Il se picore comme un mezzé de mots et d'anecdotes issus du français des régions et de la francophonie, évoquant l'art du cuisiner et du manger. Extraits d'un petit livre qu'il faut ranger dans sa cuisine pour mieux le feuilleter quand ça mijote ou que ça frigousse sur le feu.

Attraper. Qui n'a pas connu cette mésaventure culinaire quand le frichti accroche au fond de la casserole : ça arrape ou attrape en Auvergne, ça rime dans la Drôme et choque en Lorraine.

Benaise. On est benaise dans le Poitou, bien aise en Auvergne quand on est heureux d'avoir bien mangé. Mais gare pourtant aux excès : quand on digère mal, on dit que «ça caille sur le jabot» dans le Poitou, et on en a bientôt «par-dessus le leûtot», nom de la pomme d'Adam en Bourgogne.

Cayouner. Une fois le cochon tué, c'est un gros boulot que de cayouner (Ardèche), c'est-à-dire préparer la charcuterie et les salaisons. Quand la graisse du cochon aura grillé, on se régalera de grattons dans le Lyonnais, de regrignes en Isère ou de gre