«Femme, 60 ans, cultivée, distinguée, recherche femme idem pour partager location.» Les petites annonces de ce genre, Notre Temps en publie des dizaines. Rien d'étonnant, ce mensuel destiné aux seniors est souvent le seul moyen pour les plus de 55 ans de trouver un colocataire de leur âge. Car, derrière l'anecdote, il y a une vraie tendance : les retraités se mettent à la colocation, un mode de vie qui n'est plus l'apanage des jeunes. Yvette et Denise partageant un trois-pièces, cela fait sourire ? La situation n'est pourtant pas rare en Suisse, en Allemagne ou encore en Belgique. Dans ces pays, les habitats collectifs pour personnes âgées se sont multipliés depuis quelques années.
Canicule. En France, faute d'organismes adaptés, tout commence doucement. «J'ai mis une petite annonce dans le Chasseur français, raconte Anne, 65 ans. Je ne suis tombée que sur des vicieux.» Cette retraitée au caractère solide cherche toujours une maison à partager dans le Sud. «Je n'ai qu'une toute petite retraite. La colocation serait pour moi le seul moyen de vivre plus confortablement.» Alors, quand Anne a entendu parler du projet des cocons solidaires, elle s'est précipitée sur son téléphone. L'initiative vient de la Trame (1), une association située dans le Gard, née après la canicule de 2003. Il s'agit de mettre en contact des seniors dans toute la France pour qu'ils s'écrivent, s'appellent, se rencontrent et décident de s'installer ensemble. Une so