De notre correspondante à Stockholm Elles revendiquent le droit de nager les seins nus à la piscine. «Pourquoi devrions-nous cacher notre poitrine quand les hommes l'exposent à leur guise», s'insurge Maja Backlund. La jeune femme a 19 ans. Elle est étudiante à Stockholm et milite au sein du tout jeune réseau Bara Bröst - «les seins nus», ou «juste des seins», en suédois. Le 14 novembre, elle était de l'opération commando, menée contre une piscine de la capitale. Laissant le haut du bikini aux vestiaires, elle s'est baignée la poitrine à l'air. «On s'est fait virer, mais les gens étaient sympas, raconte-t-elle. On voyait bien qu'ils avaient entendu parler de nous.» Rien d'étonnant, vu le tapage médiatique suscité en Suède par le réseau.
«A l'aise». A Uppsala, une ville universitaire au nord de Stockholm, Ragnhild Karlsson est ébahie par l'ampleur du mouvement qu'elle a lancé le 5 septembre. Elle se rend alors au centre aquatique d'Uppsala, avec son amie Kristin. Les deux jeunes femmes décident de ne porter qu'un slip de bain. «On espérait que ça ne poserait pas de problème», témoigne l'étudiante en orthophonie. Mais elles auront beau discuter avec les maîtres nageurs, rien n'y fait : soit elles mettent le haut, soit elles quittent les lieux. Dans un communiqué de presse, la direction du centre se défend. Elle explique que le seul objectif de l'établissement est que ses visiteurs «se sentent à l'aise et les bienvenus».Une paire de seins