Menu
Libération

«Comme si on avait été oubliés»

Article réservé aux abonnés
publié le 6 décembre 2007 à 1h53

Ce n'était pas grand-chose, ni au départ ni l'arrivée. Ce matin-là, à l'hôpital Trousseau à Paris, tout s'est un peu. mal passé. Rien de bien grave, juste un manque d'attention.

Julie, 1 an, avait un méchant grain de beauté sur le ventre qu'il était préférable d'ôter. Opération bénigne, nécessitant néanmoins une anesthésie générale. Les parents de Julie, bien sûr un peu inquiets, sont discrets. «On est arrivés à 7 heures du matin, et comme Julie était la plus petite on nous a dit qu'elle allait passer en premier, raconte sa mère. Personne n'avait bien dormi, et puis c'était la fin des grèves des transports.»

En attendant, les voilà dans une chambre avec un autre enfant, âgé de 12 ans. On attend ; tout le monde attend. «On voyait les enfants partir, puis revenir en pleurant, et on attendait.» Une heure, deux heures, trois heures. «C'est long, avec un enfant qui est à jeun et qui a passé une mauvaise nuit. J'avais l'impression qu'on nous avait oubliés.» A 12 h 30, Julie part se faire opérer.

Pas de nouvelles pendant quatre-vingt-dix minutes. «J'entends une infirmière dire à une autre de prévenir les parents de Julie qu'elle est en salle de réveil.» Mais l'infirmière prend son temps. Elle va dans son bureau, «se faire un thé». «Elle ne nous dit rien. On attend. Dix minutes plus tard - c'est quand même long, dix minutes -, elle me conduit à la salle de réveil. Je lui demande : "Tout s'est bien passé ?" Elle me répond, fermement : "Je ne peux ri