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Libération

Qu'est-ce qui fait danser Fanny ?

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par BONDUELLE Pauline
publié le 29 décembre 2007 à 2h18

En plein coeur de Paris, dans le Marais, ChanDanse propose des cours de hip-hop, djembé, batterie, salsa, danse orientale et théâtre. Le volume sonore est maximal et le son des percussions envahit allègrement le hall de l'école. Les élèves qui s'affairent n'en semblent pas gênés. Ils vont et viennent, casque d'i-Pod sur les oreilles pour certains, rires et bruit des cavalcades sur le carrelage pour les autres, dans une absence de paroles aussi frappante que la musique. Première école de danse et de musique en France animée par des sourds et pour les sourds, ChanDanse a été créée en 2000 par Fanny Corderoy du Tiers, tonique quinquagénaire née en Asie. «Fascinée par l'image et par la beauté des corps en mouvement», Fanny, sourde de naissance, danse depuis sa petite enfance à Taïwan. «J'ai commencé les cours de danse vers 6 ans. J'imitais les gestes des entendants.»

Sons différents.Après un séjour en Indonésie, Fanny, qui s'est installée à Paris avec son mari français, crée ChanDanse : «J'ai appris la danse indonésienne. Les musiciens utilisent beaucoup de percussions, les sons sont très différents de ce que j'avais pu entendre. Même les entendants qui écoutent cette musique-là n'arrivent pas toujours à en percevoir toutes les dimensions.»

Car chez les sourds, le corps entier «entend» les vibrations de la musique. «Danser en silence n'a pas de sens», indique Fanny Corderoy du Tiers sur le site Sourds.net. Et c'est en s'appuyant sur la mémoire, les règl