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«Je vais jeter tous les abat-jour un peu cramés»

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publié le 7 janvier 2008 à 1h51

Alors comme ça, on a plus ou moins survécu à ce qu'on appelle communément «les fêtes». Toute gueule de bois et kilos superfétatoires bus, il s'agit maintenant de se livrer à l'exercice commun du mois de janvier : les bonnes résolutions. Les magazines matraquent, alors, la fleur au fusil ou la mort dans l'âme, on s'engage sur la voie tortueuse du maigrir définitivement, de se «mettrosport», d'arrêter la clope (et l'alcool, tant qu'à faire, et la drogue aussi pendant qu'on y est), de cesser de ressembler à un sac, d'arrêter de regarder des conneries à la télé et, tiens, (re) lire Proust et Lévi-Strauss.

Ouais. Soyons lucides : personne ne les a jamais tenues, et, soyons extra-lucides, en ces temps de répression, d'hypocondrie et de culpabilisation, ça donne un peu envie de faire le contraire. Se laisser aller, commencer à fumer, pratiquer des sports grotesques (ou rien, du reste), essayer le régime préhistorique, le champ est vaste. On verra au cours de la semaine comment tenter de les détourner. Au fil de conversations (souvent vespérales) quelques pistes de bonnes résolutions plus ou moins foutraques.

Une non-lacrymale. Je décide d'arrêter de pas pleurer. Voilà, c'est ça : je vais commencer à me plaindre. Parce que mon problème, c'est que je ne fais jamais pitié. Sans doute que ça m'évitera de tout casser et de gueuler quand je déborde. Ensuite, je vais tout faire pour travailler moins et gagner plus.

Un branleur. Je travaille moins pour gagner plus. Ou, comme dit mon amie Lise