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«Je me suis mis à fumer car...»

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publié le 8 janvier 2008 à 1h51

Arrêter de fumer tue, démontre Thomas Bidegain, néanmoins encore vivant, dans un récit forcément très sérieux bien que drôle et autobiographique, paru aux éditions de La Martinière (1). Arrêter de fumer oblige notamment à se prendre pour un autre, c'est-à-dire un héros. Ou encore à faire du sport, acheter un punching-ball, des vêtements de plus en plus amples, jeter sa balance à force de la haïr, bannir tous les films où les personnages tiennent une cigarette, ne plus écouter aucune chanson de Jeanne Moreau, ne pas aller voir le prochain spectacle de Jan Fabre, qui transforme la scène en fumoir, battre ses enfants comme des oeufs à la neige pour passer ses nerfs, se faire blanchir les dents parce que maintenant ça vaut la peine, sauf qu'il ne faut plus ni boire de thé ni de café. Et surtout à être désagréable avec toutes les personnes qui fument encore. Evidemment, arrêter de fumer permet aussi d'avoir un sujet de conversation hyper ennuyeux avec n'importe qui. L'arrêt du tabac est en passe de remplacer les histoires d'accouchement et, en plus, c'est mixte. Il existe encore des gens qui n'ont ni télé, ni portable, ni Internet, mais presque aucun fumeur qui n'ait jamais tenté d'arrêter. Ayant toujours (mal) placé sa dignité dans le refus de tenir une cigarette même éteinte, on vous parle strictement de ce qu'on ne connaît pas. On n'est pas près de commencer. Justement : comment commence-t-on ?

Fanny, attachée de presse, 26 ans

«J'ai commencé il y a dix ans, au lycée, pour faire