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Libération

Sans-papiers, HIV et cas de conscience

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publié le 24 janvier 2008 à 2h04

Les médecins se disent perplexes. Ils hésitent. Est-il «raisonnable» d'aider ce couple à avoir un enfant? Leur histoire est, il est vrai, compliquée. Tous les deux sont d'origine camerounaise. L'homme a une petite cinquantaine. Séropositif, il a deux autres femmes, et sept enfants au Cameroun. Récemment, il s'est marié avec Leica, mais voilà, celle-ci n'arrive pas à être enceinte. Et peu à peu, elle découvre qu'elle a des soucis d'infertilité. Il y a quelques mois, ils se sont donc adressés à un service d'aide médicale à la procréation (AMP) à Paris.

Et ils ont raison. Car, d'un point de vue médical, tout est jouable : les difficultés de la femme sont minimes, et aujourd'hui les techniques de purification du sperme peuvent éviter tout risque de contamination. Reste que l'homme, pour les médecins, est compliqué à saisir : il voyage beaucoup, vit entre le Cameroun et la France. Il est suivi pour son sida en France et c'est à ce titre qu'il bénéficie d'une autorisation provisoire de séjour pour soins. La jeune femme, elle, s'est installée dans la banlieue parisienne depuis qu'elle a décidé de tenter une fécondation in vitro. Pour les médecins, il n'y a guère de doutes : elle veut un enfant, autrement on peut supposer qu'elle quittera son mari. Pour autant, sa vie n'est pas simple. Sans papiers, elle est en attente de l'Aide médicale d'Etat. Et le couple dort chez des amis, ou dans un foyer Sonacotra.

Dans ce contexte, que faire ? N'y a-t-il pas trop «d'éléments défavorables» ? La